Jour sombre pour Chambly ... démolition de la maison Boileau
À propos de la démolition sauvage de la Maison Boileau à Chambly, j'ai de quoi à dire la-dessus moi ...
J'ai inspecter en 2016 cette maison de fond en comble, pour le propriétaire qui l’avait entre les mains dans ce temps là, avant qu'elle ne tombe aux mains de la ville.
La maison était en mauvais état lors de ma visite, normal pour une maison abandonnée, mais encore très restaurable ou récupérable.
Elle a été mal entretenue sur les derniers milles, faut le dire.
Par contre j'ai mentionné à qui de droit, qu'il y avait beaucoup de bons matériaux anciens qui auraient pu être récupérés avant une probable démolition mécanique comme ce que nous venons de voir.
J’avais averti le propriétaire en 2016 que j’aurais été intéressé à récupéré du matériel en dernière instance avant la condamnation à mort du bâtiment.
Mais vu que la maison est passé aux mains de la ville, dans ce temps là il y a trop d’intervenants, trop d'ignorance, trop d'inconscience, trop de décisions souvent biaisées par le jeux politique.
Lorsque l'on lit sur les journaux qu'un représentant municipal dit que : " Une restauration aurait été une imitation avec des matériaux d'aujourd'hui", plusieurs comprennent que c'est parler au travers de son chapeau et que ca démontre une ignorance complète sur les principes fondamentaux de la restauration d'un bâtiment patrimonial.
Les spécialistes, connaisseurs et amateurs d'antiquités en province et hors province, qui s'y connaissent ou qui oeuvrent dans le domaine de la restauration de quoi que ce soit qui fait parti de notre histoire, doivent se tortiller sur leurs chaises ... il faut vraiment être "déconnecté" pour improviser en public un tel énoncé farfelu.
On m'a demander lors de l'inspection de la maison Boileau en 2016, si j'étais intéressé à récupérer ce bâtiment par procédé de démontage. J'ai répondu que ce chantier était trop gros pour mes moyens, que je demeurais trop loin, et que je n'avais personnellement pas les reins assez solides $$, pour récupéré cet énorme chantier de 3 maisons, par un système de démontage manuel spécialisé, travail dont j'excelle depuis plus de 40 ans.
Avec mes petits moyens d’artisan, ça m’aurait coûter trop cher pour m'aventurer dans cette sauvegarde.
Si on m’avait par contre donner ce mandat et subventionné pour le faire, je leur aurait fait une belle job. Ils auraient été surpris de voir à quels coûts relativement minime, un artisan d'expérience peut réaliser des miracles sans entrer dans le giron des frais exorbitants ... présentement la maison serait en cours de remontage et de restauration ailleurs.
Il y a du monde qui ont "dormi sur la switch » face à l'alternative de la sauvegarde par démontage de ce bâtiment et qui ont été au plus court, c'est à dire la démolition instantanée, rapide et en cachette.
Naturellement, il est évident que la meilleure alternative pour la maison, aurait été une restauratoin sur place, sur son lieu d'origine et d'histoire. Mais lorsque cette alternative n'est plus envisageable, il y a des personnes comme moi pour intervenir avant la perte finale complète.
Je serais bien curieux de voir le rapport (s’il y en a un) de celui qui a dit que cette maison était irrécupérable … j’ai un gros doute sur la véracité de ses insinuations, qui ont probablement aider à mener à cette merdique situation de démolition sauvage.
Si cette maison semblait être un danger publique, selon les dires de "hauts placés" municipaux, une clôture de sécurité pour empêcher toutes intrusions et accidents était déjà installée pour cerner ce bâtiment et contrer ces dangers. C'est de la poudre aux yeux cette affrirmation pour essyer de justifier la démolition.
J’ai dans mes dossiers, une série de photos exclusives de l'extérieur et de l’intérieur de la maison Boileau, que j'ai prise en 2016..
J'ai créer sur mon site, un dossier de photos et d'explications de l'inspection que j'ai fait en 2016 sur cette maison.
Consultez ce dossier en cliquant sur cette phrase ou sur la photo ci-bas,
vous allez tomber par terre de voir ce dossier.
Vraiment dommage pour la mémoire collective de cette région et du Québec en entier.
Voici mon dossier de la maison Boileau.
Ce dossier présente une série de photos exclusives, que j'ai prise lors d'une inspection de cette maison que j'ai faire à titre d'expert, en 2016.
Par la suite la maison est passer aux main de la municipalité, et une démolition sans fondements "connus" de la maison Boileau, est survenue en novembre 2018.
Dans ce dossier je présente les photos de la maison Boileau en 2016, et je donne mes commentaires d'expert, lors de cette inspection d'expertise.
Mes commentaires SOUS les photos suivantes, devraient suffire à démontrer, que cette maison était apte à se faire restaurer, qu'elle présentait une foule de beaux éléments anciens encore présents et attente d'être mis en valeur.
Que cette maison était encore en bonne forme architecturale et en conservation acceptable, et que selon moi, elle ne présentait pas vraiment de danger public ...
à part pour ceux qui voulaient la voir disparaître pour probablement des "intérêts" très certains, puisque le terrain de la maison est stratégiquement bien positionné et probablement de grande valeur.
Voici mes photos et mes commentaires sous chaque photos.
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Sur les photos 1-2-3,
Cette grande maison, est en réalité 3 bâtisses qui ont été ''collées'' ensemble à différents moments donnés dans la vie de ce bâtiment.
Le bâtiment le plus ancien est à mon avis le #1, avec les deux cheminées de pierre en chicane.
C'est la partie du bâtiment, qui regroupe les artéfacts architecturaux les plus anciens et les mieux préservés pour une restauration d'usage.
Le bâtiment #2 et celui en rallonge à l'arrière que l'on voit sur la photo-3, ont probablement été ajoutés à 2 périodes différentes dans le temps.
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Sur photo-3, vue de l'arrière Sud du bâtiment, la partie de droite sur la photo et le plus vieux bâtiment avec ses cheminées en chicane.
La partie de droite, une rallonge type cuisine d'été transformé avec le temps en agrandissement de la résidence.
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Sur la photo-4, la partie #2, petite maison ancienne qui a été accollé au Nord sur la plus ancienne, la rallonge arrière apparait à droite de cette photo.
Photos-5
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Sur cette photo-5, on voit le mur pignon droit (Sud) de la maison #1, la plus vieille.
Le revêtement de déclin, originaire du début du 20ième siècle, cache l'apparence réelle de la maison à son origine.
Sur cette photo-5, j'ai dessiné en graphique la forme de la cheminée de pierre qui à l'origine de la construction de la maison il y a quelques 200 ans, apparaissait chaulée blanche à l'extérieur.
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On remarque sur la photo-6, lors de la démolition de la maison #2, la cheminée du côté Nord du bâtiment #1 encore debout
Cette cheminée est en chicane avec la cheminée Sud, identifiée sur la photo-5 précédente.
On remarque la couleur blanc de lait de chaux de la pierre, lorsque la face extérieure de la cheminée était apparente à l'extérieur du bâtiment, cet partie apparente de la cheminée était cerné par le revêtement d'origine de planches à la verticales, qui apparait sur la photo-6, à la gauche de la cheminée dans le pignon. Des restants de traces de chaulage subsistent également sur cette planche.
Et de plus cette vue de l'ancien extérieur de ce mur pignon Nord du bâtiment #1, démontre ègalement que la maison #2, est venue s'accoler sur la maison #1 postérieurement.
Si la maison Boileau avait été restaurée selon les règles de l'art,
elle aurait probablement eu l'apparence extérieure de la maison Valois (sur photo-7 suivante), que la municipalité de Dorion a préservée et restaurée.
Cette maison Valois est d'âge et d'architecture semblable à la maison Boileau.
La voici :
Photo-7
Sur photo-7, exemple de la restauration de la maison Valois à Dorion.
Maison de 1796.
La maison Boileau, parite #1, est de facture et d'âge similaire à cette maison Valois, et avait cette apparence extérieur à son origine.
Est-ce que vous commencez à réaliser, chez lectrices et lecteurs, que la municipalité de Chambly a perdu ...
... a saccagé une partie de son âme ancienne.
Continuons l'examen extérieur de la maison ...
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Sur les photo 8 à 15
on remarque que les cheminées de pierre et les fondations de pierre, sont encore relativement stables,
et auraient pu être facilement restaurée, pour consolider leur solidité.
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Le recouvrement en bardeaux d'asphalte, était très hypothéqué par le temps, il était temps d'y voir ...
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On remarque sur les photos 11-12-13, le recouvrement en déclin de bois, cloué à clous rond, provenant du premier quart du 20ième siècle.
Sous ce déclin se cache, l'apparence première de la maison, que l'on perçoit sur la photo-6.
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Voyons sommairement, l'examen intérieur de la maison ...
vous allez remarquer sur les prochaines photos, que plusieurs trous de démolition "d'expertise" ont été pratiqués
dans les revêtements de murs et plafond, pour être capable d'évaluer le potentiel de restauration de la maison.
Ces trous d'espertises (exceptés un endroit), étaient déjà faits à mon arrivée pour l'inspection du bâtiment.
ça m'a permis de mieux comprendre et d'apprécier les belles qualités anciennes du bâtiment.
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Comme tout bâtiment historique qui passe au travers de plus de 200 ans de "vie", il y a eu plusieurs générations qui ont habiter et qui ont au fil des modes du temps, "transformer" les apparences muraux intérieur, de la maison, c'est normal ça fait partie des cycles (modes) de "vies", que la maison a croiser.
C'est là la beauté du temps qui passe sur un bâtiment.
Le but d'une restauration d'usage, est de choisir les éléments des modes passé, que nous désirons mettre en valeur, et les restaurer.
Ici plusieurs éléments anciens étaient encore présents dans la maison, en attente d'être mis en valeur
Sur les photos-17-18-19
On voit la partie Nord de la maison #1 (la plus vieille).
La mode Néo-classique tardif, des plafonds à caissons des années 1850-1890 est présente.
De belle sections de ces matériaux rarissimes (tous ces matériaux sont rabotés à la main), auraient pu faire partie d'une restauration d'usage, qui montre entre autre, cette période des "vies" de la maison.
Sous les planchers de bois d'épinette d'une époque du 19ième et les prélarts du 20ième de la cuisine, se cachent les planchers de madriers de pin de l'origine de la maison (nous les verrons sur photo-18b)
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L'escalier central, vient de l'époque des plafons à caissons, ainsi que l'emboitage des solives de plafond dans les planches de pin boudinée en arêtes inférieures.
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Photo-18b
Planchers de larges et épais madriers de pin d'origine de la construction de la maison, présents sous les recouvrements de planches brunes d'épinette du 19iéme.
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Sur photo-19, voici les magnifiques plafonds à caissons et des emboitages des solives de plafond.
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Sur photo-20-21, l'âtre de pierre à la gauche de la photo ... (qui fait partie de la cheminée que je montre et que j'argumente à la photo # 6 du début de ce dossier)
était à l'origine de la maison, l'endroit de cuisson des aliments.
Il a été par la suite dans le 19ième, enfermé dans ce manteau de cheminée, le trou de l'âtre a été cloîtrer plus bas avec ce manteau pour transformer l''âtre de cuisson, en foyer de chauffage.
Vous verrez plus en détail, ce qu'avait l'air l'apparence d'un âtre de cuisson, lorsqu'il servait à cet usage, sur les photos 41 à 43 de la fin de ce dossier.
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Sur photos-22-23,
Une porte, qui était cacher sous les revêtement de gypse du 20ième, et qui faisait liaison entre la maison #1 et la maison #2, était assez extraordinaire.
Je n'ai jamais vu tel type de porte du 19ième, avec des panneaux à double caissons, celui du centre entouré d'un listel ; porte probablement assez typique de la région de Chambly.
Où est cette porte aujourd'hui ... est-ce qu'elle n'aurait pas pu être "au moins" récupéré avant le "massacre", pour être conservé et mises en valeur dans les archives figurées de la ville, de la biliothèque, etc.
non ... elle est au site d'enfouissement ...
Photo-23, très belle porte, sur sa couleur d'origine
La structure de murs en pièce sur pièce.
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Sur photo 24 à 29
des trous de curetages ciblés pour expertises ont été faits dans les murs, pour découvrir la structure de mur de pièce sur pièce de la maison #1.
Naturellement comme dans tout bâtiment de cet âge, abandonné à l'humidité, des réparations et des indices d'accumulation d'humidité commencent à apparaître.
C'est tout à fait normal.
Suite à mon examen par contre, je peut affirmer que le structurel des murs de la maison n'était pas vraiment pas rendu à un stade de perdition.
J'en ai vu des bien pire (des maisons), et qui sont restaurées et encore debout en grande forme aujourd'hui ...
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Sur photo-26, un restant de crépi sur une partie du mur de pièce sur pièce.
L'examen de ce crépi révèle qu'il est maintenu au mur par un "treilli de bois, appélé lattis", ici formé de lattes, fendues à la main (vieux procédé archaïque) et fixées au mur de bois avec des clous forgés de main de forgeron. On est loin en arrière là ... 200 ans ou plus
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Sur photo-29, les pièces structurelles du bas du mur, sont détériorées par une ancienne intrusion d'eau. Rien d'alarmant là ...
Elles montrent par contren un indice historique encore une fois très vieux et archaïque, que ce mur à déjà reçu un crépi sur "piccoti de chevillettes", et qu'avant cet isolant de crépi, les pièces ont déjà été chaulées lors de la première habitation de la maison.
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Sur photos 30-31
La cheminée de pierre de mur pignon Sud, de la maison #1, encore ici habillée avec un manteau de cheminée, boiserie à la mode Néo-classique du 19ième.
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Sur les photos 31a et 31b, un curetege d'une partie du plafond à caissons du rez de chaussé,
montre l'ancien plafond de large madriers de pin jaune, d'une des "vies" de la maison qui s'approche de son origine.
Exceptionnel, de voir de tels madriers encore sur le bois NON PEINT, vieilli par le temps avec cette couleur miel typique.
Élément très intéressant qu'il aurait été d'usage de remettre en valeur lors d'une restauration.
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L'étage de maison #1.
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À l'étage de la maison, le modernisme des recouvrements de gypse aux murs, de boiseries et de planchers, est de menuiserie plus contemporaine du 20ième siècle.
Mais sous ces recouvrements, se cache des petits trèsors à découvrir : des vieilles apparences et vieux matériaux de la maison y sont cachés et ne demande qu'à être redécouvert et probablement mis en valeur lors d'une restauration d'usage.
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Photo-34, sous le gypse, une belle porte à petits carreaux de verre "à bulles" qui déforment, indique l'endroit de passge à l'étage entre la maison #1 et la #2.
Bel artéfact, ainsi que les murs anciens en crépi qui sont présents à plusieurs endroits sous ce gypse.
La rallonge arrière de la maison.
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Plus récente que la maison #1 et #2, la rallonge semble quand même descendre dans le temps, à la fin du 19ième ou début 20ième siècle.
De beaux matériaux anciens subsistent en grand nombre.
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Sur photos 37-38-39, on voit qu'un crépi du début du 20ième (sur un latti scié, et maintenu a clous ronds),
a été fait sur l'ancien recouvrement de bardeaux de cèdre du toit de la maison #1.
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Sur cette photo-39, on voit le toit bardeaux de cèdre de la maison #1, chamfreiné et cloué à clous carrés (milieu ou fin 19ième).
Ce qui semble indiquer, que la rallonge est arriver probablement après les maison #1 et #2.
Et finalement la maison #2. (Celle de gauche sur les photos # 1 et 2 du début de ce dossier)
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Cette maison #2, est un carré de petite maison en pièce sur pièce, aussi vieux probablement que la maison #1, mais qui a été plus modifier à la période de fin 19ième et 20ième siècles.
Les solives de plafond ont été rehaussées de leur hauteur d'origine et les matériaux en général portent la marque d'une rénovation du 20ième siècle.
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Un éléments intéressant de cette maison #2, encore présent et qui vient de loin, est la présence d'un âtre de cuisson.
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Sur photo-42, les jambages et le linteau de cet âtre,
ont été finement sculpté par un tailleur de pierre : ils sont peignées avec une moulures de contournement du trou de l'âtre et bouchardés sur les côtés.
Linteau avec une clef au centre.
Très bel artéfact du passé lointain de cette maison.
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Sur photo-44
Par contre je savais ce qui c'était passer avec le rehaussement anormal des solives de plafond, et la présence de ce blochet métallique de la photo-44, anormalement positionné.
Je connais ce genre de modification du premier quart du 20ième siècle.
Les solives ont été remontées dans la structure du mur de pièce sur pièce, pour donner "de la hauteur de plafond".
Pour prouver mon expertise, j'ai donc demander au propriétaire si je pouvais faire un trou de curetage d'examen sur le mur, SOUS une solive.
C'est ce que l'on voit sur ces dernières photos.
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Dans ce trou d'expertise, sur photo-46, on retrouve un crépi du début du 20ième, sur lattis de planchettes sciées, avec clous ronds.
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Sur photos 47-48
on voit que jMavais raison, il y a SOUS la solive de plafond, un bout de poutre à la verticale qui maintien la solive à sa nouvelle position surélévée.
Sur la photo-49, j'indique en graphique l'emplacement d'origine de la hauteur de la solive dans le mur.
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l'emplacement d'origine de la hauteur de la solive dans le mur.
et voilà ... très malheureux la perte illogique, de cet artéfact d'une partie de l'histoire de Chambly.