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Restauration d'une cuisine d'été d'origine "Acadienne", de la fin du 18ième.

Par Michel Martel

 

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"Ville-de-Bécancour", c'est une agglomération municipale du centre du Québec, qui regroupe sur son territoire 5 anciens villages.

Un de ces villages (dorénavent appelé secteur), situé à l'extrême ouest de la ville, se nomme Saint-Grégoire.

Ce village, est un des plus importants endroits au Québec, colonisé et fondé à l'origine par des familles Acadiennes dans les décennies suivant le grand dérangement de 1755 en Acadie.

Petite cuisine d'été "Acadienne", récupérée à Saint-Grégoire en 2003,
remontée et restaurée sur le terrain familial de Michel Martel et Maryse Béliveau, à Saint-Grégoire.
Bâtiment simple et primaire, construit au tournant du 18ième siècle, (entre 1780 et 1820).

 
Ce bâtiment était juxtaposée sur le mur arrière d'une très vieille maison d'origine Acadienne du village, maison toujours présente sur les lieux d'une des première anciennes famille LANDRY de St-Grégoire.

On voulait démolir cette cuisine d'été pour construire plus grand, nous l'avons récupéré "in extremis" et la voici :

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Je vous présente aussi en deuxième partie de cet article,

l'association de Patrimoine Bécancour.

Structure de mur à poteaux sur soles dans les coins et au centre de chaque murs. (un peu comme une structure de grange) avec des entremises et contreventements entre les poteaux.

 

Lors de la restauration j'ai fait le recouvrement des murs en réinstallant en grande partie, la même planche verticale d'origine,

récupérée lors du démontage du bâtiment.

 

Cette planche de murs présente à l'intérieur des traces de plusieurs chaulages superposés, provenant de diverses époques, avec des traces sur les murs d'anciennes tablettes ou petits meubles etc. Toutes les planches ont été remises en place pour conserver à l'intérieur ces cicatrices et témoins des vies du passé de ce bâtiment.

 

Une escalier en rond provenant de la quatrième église de Bécancour construite en 1810 et démolie en 1890 était présente dans un coin du bâtiment, escalier acheté à la fabrique par le grand-père de Mireille Landry.

Mireille était toujours propriétaire de la maison en 2003 avec son conjoint Jean Montplaisir.

 

 
1-

Escalier de l'église de la quatrième église de Bécancour de 1810, récupérée par l'arrière grand-père de Mireille Landry (Dominique) et installée dans un coin de la cuisine d'été.

Pièce d'antiquité rare pour notre région.

Escalier avec contre-marche à tenons-mortaises dans le poteau central, présence de clous forgés, fabriquée par le sculpteur FRANÇOIS NORMAND de Ttrois-Rivières dans le premier quart du 19ième siècle.

Normand est mentionné dans le livre des meubles anciens (1963) de Jean Palardy en pages 392 et 286 comme ceci :

Normand, François, Trois-Rivières, 1817, Ursulines, consoles, Batiscan et Bécancour 1824-1827 autels.

Un chercheur a trouvé aux archives de Nicolet, une facture de Normand, suite à sa commande dela fabrique de Bécancour pour l'escalier, le mâitre autel et chandeliersde l'église en construction en 1810.

 

 


2-

Sous un recouvrement de planchettes du début 20ième siècle, murs intérieurs constitués de l'endos de la planche verticale extérieure, chaulés et plein de traces du vécu ancien d'origine du bâtiment

 

 


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PLanche d'origine sur les murs, chaulées, clous forgés.

 

 


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Toit pentu d'origine de la fin du 18ième avec son bardeau de cèdre d'origine à clous forgés, recouvert du toit galbé néoclassique du milieu du 19ième.

 

 

 5- Bardeau fendu à la main, chamfreiné, à clous forgés.

 


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 Charpente du toit dite : "à pannes", avec pontage de planches de "cosse" (ou "équarries à la hache sur la face intérieure"), épaisses, clouées à la verticale sur les pannes. Toit pentu, recouvert de bardeaux de cèdre comme à l'origine.
Tout le clouage des matériaux de cette cuisine d'été, était de clous forgés "de main de forgeron".

 

 


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 Il y avait à l'intérieur, à l'origine de ce bâtiment , adossé au  mur pignon (où se trouve le drapeau sur la photo #1),

une grosse cheminée de pierre avec un âtre et un four à pain.

Ces éléments n'étaient plus présents dans le bâtiment lors de sa récupération,

mais des indices sur la photo-7 de pierres dans le coin arrière droit découverts dans le vide sanitaire et des indices de grosse cicatrices au toit et des brulures, montraient clairement la présence ancienne de cette grosse "massonne" de pierre destinée principalement à la cuisson des aliments, à la fabrication du pain et divers autres travaux domestiques qui requièrent le feu d'un âtre ou d'un four de pierre.

 

 

                                                                                                                                    

 

 

La restauration du bâtiment

 


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Voici le bâtiment restauré avec son apparence d'origine recrée à l'époque première de son toit pentu.

 

 

 


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Le recouvrement du toit en bardeaux de bois, présente des bardeaux taillés en pointe à la base des 2 versants de toit.

 

Ancienne méthode de tailler les pointes des bardeaux de départ, qui orientent l'eau d'écoulement du toit vers les pointes,

et rejette l'eau plus loin des murs longitudinaux du bâtiment.

 

 Le toit en bardeaux de cèdre que j'ai fait en 2008 sur le bâtiment, à pointe dans le bas des versants de toit, est une reproduction de bardeaux taillés qui pouvait apparaître dans ce temps là sur les bâtiments de notre région et ailleurs au QUébec.

Comme l'excemple de la photo d'une vieille maison en 1858 à l'Ïle d'Orléans, que je vous montre plus bas.

 


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Murs recouverts avec la majeure partie des planches d'origine du bâtiment,

numérotées et réinstallées aux mêmes endroits, pour garder les traces de vie de la chaux sur les murs intérieurs, tels que décrits en photoi #2 ci-haut.

 

 


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Les pointes du bardeaux dans le bas des versants, donnent un effet d"ombrage spécial sur les murs, avec l'angle du soleil matinal.

 

 


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Une fondation de pierre comme à l'origine, a été maçonnée sous le bâtiment.

 

 


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Sur photo 14, photo du photographe McLaughlin de Québec, en 1858.

Une des première photos du monde rural, prise à l'Île d'orléans.

 

On voit sur cette photo, le toit recouvert de bardeaux de bois, avec bardeaux en pointe à la base du versant de toit.

Je me suis inspiré de cette photo pour faire le bardeau de bois sur le toit de la cuisine d'été Landry.

 La maison sur cette photo est recouverte de planches verticales blanchies à la chaux.

 

Photo remarquable.

 

                                                                                                                                    

 

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